Si chacun d’entre nous parvient tant bien que mal à vivre ce monde – cela tient en partie à la capacité mentale de l’organiser. Avant même l’aptitude de le transformer, l’actionner, il s’agit de le saisir avec l’aide de ce que l’on peut nommer sa « représentation ». Nous possédons en tête une grande quantité d’éléments tous disparates et pourtant trouvant comme « place ». Du stimulus sensoriel à la riminiscence en passant par le concept ou la simple information, etc. Nous nous défendons constamment de l’entropie et privilégions le contrôle a minima de nous même. Cette « représentation » nous offre la carte intime de nos vies respectives et ainsi l’infinité des possibilités.
Il se trouve que nous pouvons intérioriser des configurations prêtes à l’emploi, les « consommer ». Ce que l’on désigne par les idées reçues – liste très/trop longue – une inclinaison à nous satisfaire d’explications toutes faites, au désir d’être rassuré et parfois guidé. Nous manquons souvent du courage nécessaire pour tenter le contre courant, l’autrement, le hors dominante. Il y a aussi la prégnance du mimétisme ou cette croyance à gagner du temps, de la proximité, de la connivence et finalement toujours de l’illusion. Chaque représentation individuelle sera une combinaison d’éléments pouvant être partagé (ou pas) mais ayant essentiellement le principe par analogie d’un – code unique – résultant d’un décryptage, d’une expérience, d’une assimilation véritable de toutes choses de l’existence et ouvrant ainsi le potentiel d’une sensibilité unique.
Il y a aujourd’hui à l’ère de l’internet des enjeux capables de transformer notre relation au monde. Au delà du fait de transposer, transmettre et faire circuler les choses en informations. Au delà du fait d’interroger leurs consistances – il y a la possibilité de transformer nos façons de vivre ensemble. L’émancipation ramènera chacun face à la responsabilité de se construire aussi une vision du monde – et à travers elle par mille et une façons, de proposer en retour de possibles contributions. La revue Droit de Cités participe de cette action et rassemble en une coexistence les pratiques de chacun des intervenants. À vous d’en mesurer les originalités, les orientations, les espérances, les visées respectives. À vous de trouver, de vous approprier ce qui pourra nourrir votre propre conception de l’ordre du monde à venir. Votre monde.
Laurent Chambert ((( sur Droit de Cités – Atelier T256 // Prochaine parution – processeur [ ] entrée – 15 octobre. )))
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Posted: octobre 8th, 2010
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– Jean-Michel Sanejouand, 06-06 < >13-08-2008.
9 Rue Sainte Agnès à Nîmes, 06-06 < >13-08-2008.
http://ppgalerie.over-blog.com/article-20429641.html

Dominique Balaÿ, Seb Jarnot, Laurent Chambert

Seb Jarnot et Laurent Chambert
by studio point to point ©
[ « Le moteur » : Dominique Balaÿ sur une proposition de Laurent Chambert.
Texte paru dans éc/artS #1 (1999 )]

Répugnance. Ca tourne, c’est neutre, c’est d’une parfaite régularité, et çà nous répugne. Oui, nous pouvons toujours nous dispenser d’avoir à soutenir cet objet, puisque cet objet se passe, se passera très bien de nous. Il est suffisant en lui même, s’il ne sert à révéler que le plan numérique où il se découpe. Il est en lui même et pour lui même tout le point de vue. L’objet tel qu’il est : ça tourne, c’est neutre, c’est d’une parfaite régularité, et ça ne transmet rien. L’objet tel qu’il est : le visage, le moteur. Le moteur en coupe et qui tourne et qui ressemble à un visage. Pourquoi associer un visage et un moteur ? Peur. Car comment voir un visage, si voir un visage, c’est voir le moteur qui n’en finit plus de le découper ? Pouvoir. Le moteur fait que l’on ne peut plus dire visage, plus voir visage. Le moteur fait que le visage ne livre plus de lui même qu’un profil, profil perdu, comme celui martelé sur les pièces de monnaie. Disparition, dispersion.
Mais on ne demande pas ce qu’il est ,on ne demande pas qui il est. Dispersion, disparition. Mais dans quel mouvement il est pris.L’objet voué à disparaitre, voué à la dispersion. Tandis que le pouvoir n’offrirait qu’un semblant de mouvement, rotation, moteur sans explosion, il s’agit ici d’offrir un autre mouvement : mouvement d’une dispersion,sur un plan de disparition. Cet objet vise à autre chose que lui même et il n’appartiendra pas à une seule personne.Il contrarie le collectionneur qui prétendrait faire communauté à lui tout seul. Cet objet vise à la création d’une communauté, la communauté des acquéreurs, des accédants. Et il n’y aura pas de tenant de l’objet, il y aura des accédants. La communauté des accédants. Une communauté qui ne garde pas un secret, mais se garde dans le mouvement de dispersion qui la fonde et le plan de disparition, la place vide à partir de laquelle rejaillir.
Posted: décembre 19th, 2005
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Le moteur
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Il s’agit de rassembler 144 photographies réalisées par autant de personnes différentes.

Réalisées dans un espace publique et associées à cette page au temps qui correspond à la prise de vue.

Une seule photographie par plage de temps.


Proposition DB.
Le développement de ce projet a été inspiré par l’installation « Planisphère ».
Posted: décembre 11th, 2005
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Laurent Chambert
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Tempête 256
(sur un cd rom de Laurent Chambert)

Tempête 256 n’est pas une pure surface mathématique, une simple étendue numérique. Elle déploie un espace qui sera aussi bien espace par le heurt, l’éclair, les rencontres qui s’y produisent, des effets d’accélération et de ralentissement, d’élévation et d’enlisement, d’engorgement et de tarissement.
Evoquer Tempête 256, cela revient évidemment à voir comment l’objet s’organise dans des coordonnées techniques et fait ressortir une certaine pratique associée à la technologie. Si l’on prend en compte son contenu immédiat, il n’y a qu’à remarquer la profusion d’images appartenant à cet univers pour se dire que l’on tient le sujet principal de Tempête 256. Du plus loin comme l’hydraulique jusqu’au plus récent comme le nucléaire, nous avons là tout un corpus traité sur un support numérique, lui même devenu l’emblême d’une emprise et d’un triomphe de la technologie.
Cependant chez Laurent Chambert, nulle apologie. Et nous sommes loin également d’une préoccupation pessimiste qui se proposerait d’examiner ou de prévenir d’un désastre imminent. Tempête 256 n’a pas pour projet d’emporter une adhésion ou de pousser au refus de la science. Les représentations, à la fois extrémement rigoureuses et complexes de Tempête 256, ne sont pas là pour nous consoler ou nous faire peur; dans un cas barrer la connaissance du monde, et dans l’autre exalter l’inconnu du monde. Et c’est sans doute ici que l’on peut lire le mieux l’un des enjeux de cet objet : qui serait de venir casser les représentations et les visées usuelles élaborées autour de la science.
Mais à la différence des auteurs de science fiction, l’introduction même d’une fiction n’obéit pas à une volonté expressive ou d’expression personnelle. S’il y a fiction dans Tempête 256, c’est à partir d’un fonds documentaire emblématique, une menée discrète – une façon de rester discret sur le sujet ; et une façon aussi de se rendre disponible aux bouleversements qui se déclarent dans notre perception du monde et la formation de nos images. Dans tous les cas, une exigence de création qui est avant tout une exigence de déplacement.
*
DB – Reprenons l’entretien et repartons de là. Partons d’une idée. Une idée, et cette idée est tout de suite la plus profonde, n’est pas à creuser. L’idée la plus profonde que l’on puisse prêter à un documentaire, – car Tempête 256 est bien un documentaire n’est-ce pas ? – c’est celle de sa durée. Alors combien de temps cela dure t-il ? Combien de temps cela prendra t-il pour parcourir Tempête 256 ?
LC – Pour voir cet objet, il faut utiliser les moyens de l’informatique, et comme pour la lecture d’un livre, il est nécessaire de l’ouvrir.
*
En reprenant l’entretien …
En reprenant l’entretien, l’idée était de laisser subsister quelque chose de l’ordre d’un cheminement. Il ne s’agissait pas de reproduire les oscillations d’un discours qui se chercherait encore, ni d’affecter une formulation tout en suspens censée assouplir ce qui reviendrait au fond à une analyse critique. Il s’agissait plutôt de faire la part d’une approche où la proposition artistique, se laisserait cerner de plusieurs points de vue à la fois. C’est à dire une approche où nous même serions concernés par tout ce qui dans cet objet autorise, le temps d’un entretien, différents points de vue. Essayer, à propos de Tempête 256, de parler sans point de vue privilégié ; chacun abandonnant ses propres privilèges, celui d’auteur ou celui d’interlocuteur – non pour rejoindre une position aveugle ou de feinte ignorance, mais pour ménager et caresser dans l’objet cette dimension, qu’il n’a pas d’abord : celle du temps, le temps même d’un entretien, où l’objet est amené à s’ouvrir et se transformer.
*
Une approche, un cheminement : ce qui signifie déjà réaffirmer (avec malice, s’agissant d’un objet numérique) la nécessité, contre ceux qui voudraient nous en délivrer, d’une expérience du corps. Alors, oui, une marche en vue de cet objet complexe qu’est Tempête 256.
*
Et marcher, c’est revenir par tous les cotés à la fois, sur tous les versants de l’objet. Revenir par son titre bien entendu. Par le plus accessible, mais qui est sans doute le plus raide. La Tempête 256 : une fois dépassée l’indépassable référence à Shakespeare – car Tempête 256 laisse en l’état l’autre Tempête, celle de Shakespeare ; elle n’y touche même pas. Ici les choses ne se passent pas sur une île. Pas plus qu’elles ne renvoient à une figure de soi inépuisable, Ariel ou Caliban.
*
DB- Mais dans Tempête 256, dans ce travail singulier du titre, il y a bien le mot Tempête : quelle tempête alors, s’il ne s’agit plus de se demander sur quelle île nous avons été projetés, et quel livre il nous faut à présent enterrer ?
*
C’est une tempête bien étrange, bien calme en réalité, baignée par des bruits de vague – un ressac dont on se met à douter très vite qu’il vienne rétribuer le titre. Ce bruit ne colle pas. Ce bruit décollé qui cesse de jouer sur une imitation, et s’enlève d’un rapport avec les images.
*
DB-Quelle tempête alors, si ce n’est pas la nature qui se déchaîne, et s’il n’y a pas dévastation ?
*
Le titre, qui a pu nous inciter à voir l’objet d’abord dans un mouvement d’exaltation de la nature, dresse maintenant un tout autre plan. Celui, chiffré, de la technologie. Et c’est comme si la tempête nous rencontrait là, sur ce plan. Comme si la tempête et ses effets s’étaient déplacés et se trouvaient rabattus dans une nature seconde, irréductible, impassible qui ne doit plus rien à la nature première.
*
DB-La tempête – est-ce alors notre tempête, celle de ce moment du monde ? Une métaphore pour tous les bouleversements d’une actualité liée à la technologie. Cette montée en puissance sans précédent qui contrecarre en effet jusqu’aux principes les plus avérés de la nature.
*
Sur le fond : Exalter et contrecarrer la nature.
*
DB- Et sur la forme : Tempête 256 se donne comme un labyrinthe à explorer. Pourquoi un labyrinthe ? Pour nous perdre ?
LC-Le labyrinthe en tant que forme profondément inscrite dans notre culture fonctionne ici différemment. Comme un appel. C’est la nécessaire mise en oeuvre d’une représentation au sein de laquelle nous pourrons tous nous retrouver.
[…]
Posted: décembre 11th, 2005
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Actus
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Laurent Chambert,
Tempête 256,
un entretien
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